Il sait jouer avec les mots. Il connait chaque ton, celui à prononcer pour blesser, celui pour aimer. Très crédible lorsqu'il ouvre la gueule, c'est un beau parleur qui charme autant qu'il ravage. Loin d'être parfait, Geai Moqueur tient bien son nom. On aurait pu l'appeler Plume de Geai, Patte de Geai, n'importe quoi mais s'il faut un mot pour le définir, "Moqueur" fait bien son travail. Provocateur et rusé, c'est pourtant quelqu'un d'apprécié. Il parle, il parle... Mais parvient souvent à se faire pardonner. Ses piques ne sont pas bien méchantes mais bien trouvées, il prend la vie pour un jeu et non pour "chasse pour survivre et survis pour chasser". Les cercles vicieux ne sont pas pour lui. Ça le rend fou, totalement hystérique. Il peut se montrer stupide, ridicule, lourd, dédaigneux et détestable, snob, il reste quelqu'un de bon. Il a sûrement plus de rivaux que d'ennemis. User de ses griffes pour maintenir le respect des autres ? Stupide, il y a les mots pour ça. Il ne veut pas le mal d'une personne, Jay est un mâle qui aime admirer les belles choses, apprendre à connaître les personnalités différentes. Le matou ne se bloquera pas tout de suite, il tentera toujours de percer le secret de chacun, pas question d'abandonner une aventure sans en savoir le fin mot de l'histoire. Il n'aime pas se battre, il préfère de loin se servir de sa tête. Même s'il est né dans son clan, il lui arrive de rêver à l'indépendance. Pas de patrouille, de chasse pour les autres... Il s'est toujours dit que seul le silence le tuerait, parce qu'il ne le supporte pas. C'est en partie pour ça qu'il a tout le temps son mot à dire, et quand il n'a plus rien, il se moque.

Charmant et fier, il attend une compagne digne de lui. Arrogant ? Peut être, mais ça, c'est votre avis. Il ne cherche pas ce que certains appellent « l'amour ». Il souhaite... le surnaturel. L'étrange. La neige et le soleil combinés en un être. Une femelle qui s'opposera à lui avec vigueur, une chatte de caractère. Ou sans. Tant qu'il y a quelque chose de particulier en elle... Jay veut rêver d'elle sans savoir qu'elle personne elle est véritablement. Se poser des questions dont il ne trouvera pas une réponse qui vaille.

Geai Moqueur adore les doubles personnalités. Il en possède une. D'un côté, le matou qui raille ses camarades. Et le chat qui, malgré sa tenue hautaine, souhaite rencontrer l'inexplicable.

Geai Moqueur est loin d'être laid et il le sait bien. Il use du physique pour presque tout. Le matou est grand et haut sur pattes. Son regard ambré brille entre deux plants de roseaux ; ses pattes très larges lui permettent de prendre de clouer au sol, de remonter le courant et de prendre son élan. Il a une carrure de colosse mais ne s'en sert que pour impressionner, il n'a jamais travaillé ses muscles et n'est bon qu'à montrer ses épaules carrées. Sa fourrure n'est pas très épaisse et il ne s'en plaint pas ; le pelage gorgé d'eau est tout à fait impossible et même s'il aime nager, que l'eau alourdisse sa fourrure ne l'aide pas. Ce n'est pas pratique du tout. Il se tient droit, a le menton relevé, la queue bien droite et haute. Il fait sa toilette plusieurs fois par jour, il ne supporte pas la crasse. Se rouler dans de la crotte de renard pour masquer son odeur ? Il préfère courir le risque de se faire repérer que de s'enduire d'une telle chose. Ca ne doit pas toucher son poil, surtout pas ! Sa robe est brune tigrée et est nettoyée avec soin. Il n'a pas de tic particulier, à moins que de critiquer et froncer les sourcils pour donner un air dédaigneux peuvent compter. Il parvient très facilement à se faire comprendre ; un petit geste du menton, vers le ciel, signifiera qu'il vous trouve ridicule et indigne de son attention. Qu'il se penche pourra peut être dire que vous l'intéressez et qu'il accepte de descendre de son petit nuage. Oui, il se croit au dessus de beaucoup de choses mais on n'y peut rien, il a toujours été tel et n'a jamais essayé de changer. « Les gens veulent que je change ? Alors qu'ils le fassent. » Notons tout de même qu'à l'instar de savoir nager comme un poisson, il est largement plus fort à la joute verbale qu'à celle qui demande l'utilisation des crocs. Agile mais ses coups ne sont pas très forts, ils font mal mais ne blessent pas tant que ça. Pas qu'il ne soit pas brutal, mais il pense appartenir à une race de chats raffinés et non de brutes épaisses. Enfin, il se croit supérieur.

Il est né entouré trois autres chatons. Les parents sont fiers de cette belle portée de petits en plein forme. Pourtant, même s'ils paraissent en bonne santé, un mourra de froid pendant une nuit d'hiver. Très vite suivi par un deuxième, malgré toute l'attention de la mère. Il ne reste que deux chatons sur quatre et elle tient à les garder en vie. La pouponnière du camp est loin d'être vide et ce n'est pas le bruit qui manque. Si elle n'avait pas perdu de deux ses rejetons, elle espérerait qu'ils deviennent vite novices. Sauf qu'au contraire, c'est une mère étouffante qu'elle devient, elle les couve comme si sa propre vie en dépendait. Petit Moquerie est appelé ainsi parce qu'il semble avoir sourit quand son frère a pleuré la première fois. Le second, est nommé Petit Merle, sans vraiment savoir pourquoi. Et personne ne se doute qu'un jour, ils porteront tous les deux un nom d'oiseau.

Devenus apprentis, ils s'entraînent avec leur mentor respectifs. Pour Nuage de Merle, ce sera sans relâche, il brillera dans le corps à corps. Nuage Moqueur sera plus feignant et se contentera de faire le minimum, alors que son physique pourrait lui permettre de devenir un fameux combattant. Mais sa bêtise fait qu'il n'en profite pas... Tout de même bon nageur contrairement à Nuage de Merle, on pourrait dire qu'ils se complètent, les deux vous crieront que non. Les frères s'entendent bien mais il y a cette petite rivalité, malgré toutes leurs différences, ils se trouvent parfois des sujets pour se disputer.

Geai Moqueur. Plume de Merle. Quelle ironie de devoir désormais les appeler par des noms d'oiseaux... Depuis, ils sont en froid. Oui, eux, ces deux frères qui auraient du être quatre, ces deux frères qui auraient s'entendre tellement bien... Plume de Merle voit d'un mauvais oeil les railleries de son frère. Geai Moqueur le trouve sans humour. Ahlàlà...