Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous existiez ? Quelle était votre place dans en ce monde ? Ce que vous deviez accomplir pour devenir quelqu'un d'important ? Quelqu'un qui n'était pas qu'un simple fantôme aux yeux des autres ? Et bien alors vous avez une idée de ce qui torturait intérieurement l'esprit d'Astre du Firmament. Tous avait une histoire, quelque chose de bouleversant à raconter qui avait changé leur vie, qui leur donnait un but dans celle-ci. Astre du Firmament n'avait rien de tout cela. Il était né, devenu un apprenti puis un guerrier. Ses parents étaient mort paisiblement de vieillesse. Pas d'attaque de blaireau ou de renard, pas bataille frontalière avec des morts. Rien. Il a toujours eut une vie paisible, morne, sans le moindre rebondissements. Ses journées se passaient toutes de la même manière: patrouille de l'aube, manger, regarder les autres s'activer jusqu'à l'heure de la patrouille de chasse, ramener des proies qu'il partageait avec Fleur de Pissenlit, puis le repos jusqu'à la patrouille de minuit. Et chaque journée se passait ainsi. Si seulement il avait un apprenti, si seulement il pouvait passer plus de temps avec sa "compagne", si seulement il se passait quelque chose pour animer ses journées. Il accepterait presque qu'un jour une armée de blaireaux viennent et détruisent le camp en tuant tout ce qui se trouve sur leur passage. Ou même une guerre, comme ça au moins qu'il pourrait avoir un but: venger les morts. Mais ce jour n'arrivait sans doute jamais.

Astre du Firmament soupira. Il ne devrait pas se plaindre d'avoir une vie parfaite. Il savait que certains avait tout perdu en quart de seconde, ou avant même d'être sevré. Le guerrier crème leva la tête vers le ciel, contemplant la vaste étendue de bleu qui semblait continuer jusqu'aux confins du monde. Un oiseau passa juste au-dessus de lui pour aller se poser un peu plus loin, ne semblant même pas le remarquer.
Même les oiseaux me prenne pour un fantôme ...
Songea-t-il amèrement avant de détourner les yeux. Il n'avait pas besoin de chasser car de toute manière il devrait le faire dans la journée et puis, il n'avait pas envie de supprimer l'oiseau. Le guerrier soupira de nouveau. La seule qui donnait un sens à sa vie était Fleur de Pissenlit. Elle seule avait réussi à égayer ses journées mais plus le temps passait, plus leur passion semblait se faner. À force de se voir, ils ne voyaient plus. À tant vouloir y croire, ils n'y croyaient plus. Un poisson bondit hors de l'eau, ses écailles répandant sur le sol avec l'action du soleil des reflets argentés. Astre du Firmament n'y prêta guère attention jusqu'à ce qu'une goutte d'eau tombe juste sur le bout de son museau. Le guerrier leva alors celui-ci en direction du soleil. Cette petite goutte, aussi petite soit elle, brillait et répandait de petits arc-en-ciel sur le pelage sombre du matou au contact des rayons solaires. Un petit rire échappa au guerrier. Peut-être que sa vie était justement ennuyeuse pour qu'il puisse voir les merveilles de ce monde que d'autres ne voyaient pas ? Astre du Firmament en était maintenant convaincu. Il commença à se lever, la goutte d'eau roulant sur sa joue pour ensuite tomber dans l'herbe, et étira ses membres ankylosé d'être resté si longtemps immobiles. Le guerrier jeta un coup d’œil aux Rochers du Soleil. Il n'était jamais monté dessus et ce n'était pas maintenant qu'il allait le faire. Jamais il ne grimperait sur ces rochers maudits et souillés de sang. Il s'en approcha tout de même, curieux de savoir pourquoi ces roches brillaient légèrement lorsque le soleil posait ses rayons d'or dessus. Une branche craqua tout près de là, mais Astre du Firmament n'y prêta guère attention. Son analyse de la roche fut interrompue par une ombre qui dressa derrière lui. Fatigué et énervé qu'on le dérange alors qu'il avait enfin trouvé une occupation intéressante, il se retourna d'un bond. Il n'eut pas le temps de le regretter. Des taches écarlates éclaboussèrent les Rochers du Soleil, l'herbe, les arbres alentours. Puis plus rien.