C'était une journée d'Automne. Comme toutes les autres, monotones, longues, grises, froides et pluvieuses. Le soleil brillait à peine à travers les vastes et moutonneux nuages du ciel. Il devait peut-être être dix-huit heures, bientôt le ciel sombrerait dans la noirceur du crépuscule. Une fraîche brise soufflait sur les roches abruptes dominant le territoire du clan du ciel, ah, ces roches si grandes, si belles, si mystérieuses, recelant tellement de surprises... Que même pendant toute une vie ne ne pourrions pas toutes les découvrir ! Et c'est avec joie que je marchais vers le ruisseau en chantonnant joyeusement. Oh, très peut de fois j'avais été aussi heureuse, mais ces petites balades à la recherche de plantes médicinales m'enchantaient tellement... Seule, portée par la bruine t le vent, plongeant mes longues pattes noires dans l'eau claire et barboter dedans pendant des heures et des heures en cherchant des plantes médicinales aux maintes divines senteurs aquatiques... J'aimais ça, j'aimais absolument. Mais je ne faisais cela seulement quand j'étais seule, accompagnée, j'étais sombre, ne parlant presque jamais et si mystérieuse... Peut-être que mon bonheur était-il de chercher des plantes en pataugeant dans l'eau, aussi bizarre que cela puisse paraître... Mais bon... Si ça me rendait heureuse, autant continuer, des jours et des jours. Je m'arrêta un peut de penser, penser et penser quand j'aperçus enfin le ruisseau à l'horizon, je souris faiblement puis galopa tant bien que mal vers la silhouette maculée de roche. Une fois arrivée au lieu d'une beauté exotique, je plongea mes pattes dans l'eau du ruisseau. Qui l'eût vu ? Une chatte du clan du ciel jouant dans l'eau tel le plus fou des chatons ! Très vite, je me mis en quête de menthe aquatique, trottinant dans l'eau en guettant les herbes. Lorsque j'en trouva, j'en cueillis quelques unes et quand je fus satisfaite, je repartis sur la terre ferme et... Chance ! J'aperçus un lapin tranquillement assis en train de grignoter une graine, alors, m'étant déjà entraînée à chasser (bien que mal) je m'élança vers lui pour le choper, mais par malchance, il m'échappa et s'enfuit. Heureusement, je pouvais toujours l'attraper, bon, je m'élança vers le tout petit lagomorphe. Sans me soucier d'où j'allais, je trébucha sur un caillou, me déboîtant la patte avant, puis retombant lourdement dans le ruisseau. Je saignais. J'avais trop mal, mal partout. Mais pourtant mon visage demeurait toujours coincé dans les eaux du ruisseau. Je luttais, luttais pour me relever, à tout prix ! Mais non, je commençais à sombrer, je ne pouvais pas appeler à l'aide... Quand mes yeux se fermèrent, j'entendis le sombre écho de la mort m'appeler, je l'écouta et vins à lui.

[ Quelque un pourrait venir me chercher ? ]