Le soleil était déjà au dans le ciel, et Nuage Mélancolique avait très faim. Légèrement chancelante, elle se leva d'un pas mal assurée et fixait le camp endormie. Révoltée par le si peu d'activité, la féline continua d'avancer. Mon clan n'est qu'une bande de paresseux qui ne daigne pas de chasser. se dit-t-elle intérieurement. Non, pas tous, une seule, une pauvre petite apprentie qui chassait seule dans la forêt. Remarquant le manque de gibier, Nuage Mélancolique se résigna à ne rien avaler.

La chatte grisâtre s'assit mollement, regardant autour d'elle cherchant une occupation. Rien en vue. Seulement l'ennuie et l'envie de dormir qui la tenaillait férocement.

Quelque minutes plus tard, la chasseuse en apprentissage revint avec un maigre butin entre les crocs. La guérisseuse se mit à s'inquiéter: le clan manquait-t-il de prise à ce point ? La saison froide arrivait très rapidement et il fallait absolument se faire des réserves. Même que, un mince tapis de gel recouvrait la verdure du sol.

Brandissant sa queue en l'air, Nuage Mélancolique pinça les babines lorsqu'elle vit la tâche rouge que portait Nuage Lunaire. Elle la fixa intensément. La novice était visiblement déçu de sa chasse peur abondante, mais pourquoi n'était-t-elle pas venu la voir plus tôt !? Accourant à sa rescousse, elle arriva à ses côtés à un rien de temps. Sans l'avertir, elle l'examina rapidement et se retint de ne pas poussée un cri hystérique.

Une profonde entaille s'était formée sur le dessus de la tête de la novice. Une bosse rondelette l'ornait.
Une écorce râpeuse, planté dans sa chair.

« Il ne faut pas que cela s'infecte ! » rugit-t-elle « Tu aurais dû venir me voir plus tôt ! » railla encore la minette, qui n'était encore qu'une apprentie.

Malgré son rang, elle se considérait déjà nommée car elle faisait beaucoup de travail et connaissait tout par coeur. Calmant les palpitations exagérée de ses membres, elle poursuivit sur sa lancée, mais plus doucement.

« Je peux manger avec toi ? » murmura Nuage Mélancolique, hésitante. « Par la suite, nous irons soigner cela. » grommela la chatte.

Délicatement, elle courba son echine, question de récupérer de quoi manger. La féline moucheté opta pour une simple grive maigrelette.

« Bien sûr ! Installe-toi où tu veux. Tu me soigneras après. dit Nuage Lunaire d'un ton presque enjoué.

Contrairement à Nuage Mélancolique, la chasseresse n'avait pas l'air de se soucier de sa santé. Encore inquiète, elle parvint finalement à apaiser les battements fous de son coeur.

« Viens, allons dans un endroit plus calme » dit finalement la novice sans attendre la réponse de l'aînée.

Abasourdie, elle observa, muette comme une tombe, Nuage Lunaire déposer délicatement la proie pas encore entamée dans le tas de gibier. Incrédule était le mot exact pour décrire l'expression qui s'affichait dans le regard de la guérisseuse. Nuage Lunaire se forçait pour chasser avec gentillesse un peu de nourriture et ne profitait pas de son avantage. Elle préférait sûrement laisser le repas pour les coquettes de reines, paressant dans leur gîte, bien abrité face au froid.

Toujours est-t-il que Nuage Mélancolique fût très soulager de voir l'apprentie opter pour une simplette de souris maigrelette. Maigre et pas bien tendre, le rongeur était presque dénudé de peau. La pauvre bête devait être maladif bien avant d'être achevé entre les dents des cruels félins qui arpentaient dangereusement leur forêt.

La guérisseuse fût outrée de remarquer que le ciel se couchait déjà, laissant un simple rose caresser les nuages. Nuage Mélancolique en oublia presque de suivre la blessée, qui tournait déjà vers la droite. Doublant le pas, elle la rejoignit derrière un buisson épineux.

Frissonnant de froid, la fourrure moucheté de la soigneuse monta d'un volume pour la réchauffer. Le froid s'installait présentement, les laissant seules dans un silence absolue.

La pauvre Nuage Lunaire devait être affamée, cela expliquerait les gazouillies répétitif que produisaient son ventre. D'un seule trait, elle avala la souris. Nuage Mélancolique eue presque peur qu'elle avale ses ossements en même temps.

« Comment te nommes-tu ? » fini par dire la chasseuse.

La guérisseuse remarqua qu'elle n'avait toujours pas parlé depuis son entrée grossière, ce qui la rendait très bizarre. La femelle fût étonné qu'elle ne connaisse pas son nom. Tout le monde la connais. Oui, cette fille dérangée qui déambule partout, s'énervant pour cause d'éraflure.

« Nuage Mélancolique, apprentie de Tempête de Sable » murmura-t-elle sourdement.

La féline scruta avec dégoût la musaraigne inerte qui jonchait le sol - qui était sa proie-, puis la tâta dédaigneusement. Elle courba son échine et pris entre ses crocs la bête défigurée. Petit bout par petit bout, elle finit par avala la char peu ragoutante à ses yeux. Ô, animal sans défense, je suis désolé. Trouve ton au-delà.. Oui, elle adressa cette au restant de motte de poils et d'articulation qu'elle avait grossièrement recrachée.