Aura du Démon était sortie de bonne heure ce matin. Personne n'avait prêté attention à elle. Elle était passée inaperçue. D'ailleurs, elle aurait pût passer sous le nez du garde du camp, il ne l'aurait pas vue. Ou aurait fait semblant, mais pour elle s'était la même chose. Quoi qu'il en soit, elle était sortie du camp, laissant ses pattes la guider. Ce devait le fruit du hasard si elle s'était retrouvée à la Chutes, l'endroit qu'elle détestait le plus sur le territoire du Clan du Vent. L'eau qui tombait faisait un bruit qui l'agaçait au plus haut point. Elle aimait le clame, alors se retrouver dans un endroit - aussi beau soit-il -, où les oiseaux chantaient à longueur de journée, où l'eau n'arrêtait pas de faire du bruit était inimaginable pour elle - même si parfois, je dois bien l'avouer, elle exagère. Et même toute cette beauté, cette eau cristalline, ces poissons colorés et ce paysage paradisiaque lui donnait envie de vomir. Elle aimait la forêt. Surtout la nuit, lorsqu'il faisait sombre, mais si cela lui rappelait de mauvais souvenirs. Elle secoua la tête. Il valait mieux éviter de penser à ça. Elle s'était jurée de ne plus jamais laisser couler une larme de sa vie, depuis ce moment, qui, il fallait mieux le dire, avait bouleversé sa vie. Et, malgré tout sa haine envers ce lieux, elle s'approcha de l'eau, s'assit, et trempa le bout de sa patte dans l'eau. Elle la retira aussitôt, l'eau était gelée ! Elle se demanda comment les chats du Clan de la Rivière faisait pour s'y baigner. Elle vit un poisson, qui nageait tranquillement, passer sous la surface. Ses yeux s'illuminèrent. Tant qu'elle était là - et que personne ne la voyait - elle pouvait bien essayer. Elle regarda le poisson et, lorsqu'il fut sous sa patte, elle la plongea dans l'eau afin d'attraper le poisson. Mais son geste, brusque et, malgré sa rapidité, bien trop lent, put laisser le temps au poisson de s'enfuir - ce qu'il fit. La chatte blanche siffla, furieuse et frustrée, ses yeux vairons lançant des éclairs. Mais elle reprit bientôt contenance. Ce n'était tout de même pas un poisson qui allait la ridiculiser devant un quelconque chat qui pourrait passer par là - elle pouvait se montrer très méfiante quand elle le voulait, à la limite de la paranoïa.

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La chatte blanche se figea, mais si imperceptiblement que sa surprise fut invisible au eux du matou - du moins l’espérait-elle. Elle se retourna lentement, un sourire narquois sur le visage, et planta ses yeux vairons dans ceux du chat. Il était du Clan du Vent, aucun doute. D'ailleurs, il lui semblait l'avoir aperçu à quelques reprises. Elle hésita à lui répondre. Mais finalement, elle décida que ce chat valait la peine qu'elle parle - pour une fois.
- Je m'énerve seulement contre les personnes qui en valent la peine, répondit-elle d'une voix froide - et quelque peu méfiante.
Elle avait peut être enfin trouvé quelqu'un qui sortait du lot. Enfin trouvé quelqu'un qui valait la peine qu'elle, Aura du Démon - celle qui ne parle jamais -, ait enfin une conversation. D'ailleurs, en y réfléchissant, c'était la phrase la plus longue qu'elle ait prononcé en un peu près un ans et demi. Puis soudain quelque chose lui frappa l'esprit. Quelle avait été stupide ! Ce chat, pour savoir qu'elle était ici, devait l'avoir suivie. Elle avait pourtant été discrète en sortant du camp ! Mais peu importe, ce qui l'humiliait le plus à ses yeux,c'est qu'elle n'avait rien entendu, rien sentit. Elle sourit intérieurement en songeant que, pour une fois, sa méfiance s'avérait fondée. Au moins ça.., se dit-elle.

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Elle sourit. Finalement, elle avait peut être rencontré quelqu'un différent des autres qui étaient si.., sympathiques. Ils semblaient sans personnalité ! Toujours à s'amuser, ou à jouer au nobles. Et dés qu'on avait un caractère froid et apparemment suspect, on était l'objet de tous les regards. Elle choisit bien ses mots avant de répondre.
- Il se pourrait.., mais je n'en témoignerait que avec des preuves, rétorqua-t'-elle.
Elle se garda bien d'ajouter que ce chat avait accomplit une prouesse en la voyant ! Car elle était tellement discrète d'habitude, en longeant les barrières de ronce... Elle grimaça intérieurement. Mais trêve de pensées.
- Eh puis, la désobéissance fait partie de la vie, même les chatons la pratiquent ! Je ne considère donc pas cela comme une prouesse, annonça-t'-elle, la tête haute.
Elle se prépara à voir le matou éclater de rire, comme la plupart d'ailleurs, lorsqu'ils pensaient qu'elle se moquait d'eux - même si la plupart des fois ce n'était pas totalement faux.

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La petite féline mouchetée ouvrit de grands yeux, avant d'éclater de rire. Elle secoua la tête et se repris. Il ne connaissait pas son nom ! D'ailleurs, elle non plus, ne connaissait pas celui du chat. Misère, elle ne pouvait pas le lui demander après s'être moquée de lui.
- Aura du Démon..., elle réfléchit un instant, Et toi tu es..., hum.
Elle fit mine de réfléchir. Quelle humiliation ! La guerrière baissa la tête puis leva les yeux pour regarder l'expression du matou. Mais comment diable pouvait-il s'appeler ! Son pelage était brun.., voyons. Pelage Brun ? Trop banal. Terre Infinie ? Trop héroïque. La chatte mouchetée grogna, puis releva la tête.
- Ca m'est sortit de la tête..., marmonna-t'-elle.
Elle avait parlé tellement doucement qu'il ne l'avait peut être pas entendue. Tant mieux, si c'était le cas.

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