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 « Qu'il est mystérieux, le pays des larmes. » | Pv: Paradoxe Artificiel.

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Nuage de Framboise

Nuage de Framboise

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« Qu'il est mystérieux, le pays des larmes. » | Pv: Paradoxe Artificiel. Empty
MessageSujet: « Qu'il est mystérieux, le pays des larmes. » | Pv: Paradoxe Artificiel.   « Qu'il est mystérieux, le pays des larmes. » | Pv: Paradoxe Artificiel. EmptySam 16 Nov - 18:59




Le vide dansait dans ma tête. Il résonnait dans mon corps. Il broyait mes frêles os entre ses puissantes mâchoires. Il danserait sur ma tombe.
En aurai-je une, de tombe ? Ou bien, si mes projets avaient lieu, récolterai-je simplement le sol de pierre froide comme sommier éternel ? La belle blague. Il fallait déjà y arriver, à m'éventrer par moi-même, ou à m'asphyxier de mes propres pattes. Or, tout autour de moi s'étendait la lande, belle, gracieuse, silencieuse, muette. Animée d'un mutisme peu commun. Incarnation du silence. Et du temps qui passe. Mon temps, il s'était enfui trop vite. J'étais si jeune encore, et pourtant j'avais l’impression de n'avoir que trop vécu. Le ciel m'était fade, les herbes verdoyantes ternes. L'automne était bien entamé, et les premières gelées avaient d'ors et déjà fait éclater les roches près de l'entrée du camp. J'avais fixé les roches fendues, me retrouvant chez les éclats gris. Mon printemps fut merveilleux, mon été annonciateur, mon automne atroce et mon hiver démentiel approchait. Les roches brisées, c'était moi. J'avais explosé le jour de sa mort. Lorsqu'elle était partie pour ne jamais revenir, partie pour m'abandonner comme tous l'avaient fait.

La brise agitait doucement ma fourrure. Ma belle fourrure, soyeuse et luisante, que j’entretenais assidument pour maintenir l'illusion. C'en était comique. Un autre de mes camarades un tant soit peu observateur aurait immédiatement remarqué, et ce malgré mon physique habituel, que mon esprit s'évaporait. Mais personne ne s'intéressait à moi. J'aurais aussi bien pu m'arracher de longues bandes de peau, ça aurait été pareil. Il fallait que je m'écrase. Et dès que je le faisais, je disparaissais. Par contre, dès que je me manifestais, tout le monde s'agitait et les regards m'intimaient de me taire. De la fermer. De replonger dans ce monde opaque qui m'était devenu familier.
Les herbes sèches m'arrivaient en haut des pattes, effleuraient doucement la peau fragile de mon ventre. Je ne les sentais pas. J'avançais obstinément, le regard posé sur le sol qui défilait sous moi. Le paysage se modifia autour de moi, mystifié par une brusque éclaircie. Diantre, que la lueur du soleil m'apparaissait violente et insoutenable. Depuis si longtemps, j'avais dormi dans une sorte de semi-éveil flou et poisseux. Le réveil était difficile.

J'arrivai soudain au sommet d'une pente, qui donnait sur un petit nœud de la rivière traversant le territoire. Plus bas, un grondement significatif faisait trembler la terre. Le rugissement des chutes. Les mêmes chutes qui avaient tuées nombre de félins imprudents.
Je courus vers le sommet du précipice, muée par une force implacable. Je m'arrêtai au bord du vide, ancrant mes griffes dans la terre dure. L'eau s'abattait avec fureur de nombreuses queues de renard plus bas, et l'écume s'élevait, moutonneuse. Je remontai le cours d'eau pour parvenir à un petit bassin calme, et m'enfonçai sans réfléchir jusqu'à ce que le niveau de la rivière atteigne mes côtes. « Stop. Pas un pas de plus. » La voix retentit telle au cri de la foudre. « Ferme-la. » « Non non. Recule. » « Dans tes rêves. » « Recule immédiatement, Nuage de Framboise. » « Ce n'est pas mon nom. Ce n'est plus mon nom. Plus depuis le trépas de ma génitrice. Je suis née de la fleur de son ventre, je mourrai de la gerbe de l'eau. »

Tout ce temps, je m'étais exprimée à voix haute. L'eau jouait doucement avec mon pelage alourdi. La voix me poursuivrait-elle même au creux de l'onde ?


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