Nuage du Faucon marchait silencieusement entre son mentor et la meneuse du clan. Son regard bleu ne perdait rien de ce qu'il voyait, allant de l'écureuil grimpant agilement à un arbre à la moindre pierre. Il connaissait chaque tronc, chaque buisson comme s'il parcourait la pinède marécageuse du clan de l'Ombre depuis des années. Plongé dans ses pensées, le novice brun tacheté ne remarqua qu'ils étaient arrivés à la frontière. Ce fut Etoile Céleste qui ramena à la vie réelle en lui demandant ce qu'il sentait. Le matou leva son museau clair et huma l'air, cherchant à ne pas perdre la moindre odeur.

-Je sens évidement l'odeur caractéristique du clan du Tonnerre ainsi que celle du chemin du tonnerre. Notre marquage doit être renouvelé et une grenouille est quelque part dans cette mare.

Miaula-t-il en énumérant ce qu'il sentait et voyait, car une grenouille n'avait aucune odeur précise ou peut être celle de la vase.

Plic, ploc. La pluie. Cette eau, miniaturisée, et en masse tombait. Mais d'où est-ce qu'elle venait, exactement ? Est-ce le clan des étoiles qui l'envoi ? Mais pourquoi ? Tant de questions sans réponses. Pourquoi la vie est comme ça, d'abord ? Elle nous dégoûte. Elle pue. Pff... Feu Follet soupira. Elle se promenait, près de la frontière. Elle avait besoin de prendre l'air. Oui, sous la pluie, c'est comme ça. Et elle s'en fichait, elle s'en fichait de ce que les autres pensent. Peut-être pensent-ils qu'elle est folle ? Froide ? Et pourtant, elle ne l'est pas. Elle avait juste mal. Mal au coeur. Et c'est comme ça. C'est le destin qui l'a décidé ainsi, et elle ne peut le nier. Il faut juste avancer, tête haute. Peut-être que le sort sera plus favorable, dans le futur ? Mais bon. C'est rare.
Plic, ploc. Feu Follet s'arrêta net à un pas du ruban noir où traversait les monstres. Elle entendit les clapotis des gouttelettes d'eau. Elle soupira, et regarda devant elle.